Notion fourre-tout pour les uns, nouveau modèle pour les autres, l’économie collaborative casse les codes et gagne un grand nombre de secteurs économiques. Si elle répond à des besoins et crée des emplois, elle fragilise les entreprises traditionnelles, tout en favorisant la précarité. Aussi se pose la question : comment l’encadrer sans l’étouffer ?
Face à ce nouveau mode de consommation, les pouvoirs publics ont élaboré une réglementation, mais qui demeure morcelée. La loi Alur encadre les locations saisonnières et l’habitat participatif. La loi Macron renforce les obligations d’information liées à l’activité de mise en relation numérique. La loi El Khomri aborde la question du statut des travailleurs collaboratifs. L’Urssaf et les services fiscaux requalifient les contrats et taxent les revenus de ces activités. De leur côté, les plateformes ont pris conscience de la nécessité d’offrir de nouveaux gages de responsabilité sociale : signatures de partenariats avec des mutuelles, délivrances de garanties logement, aides à l’ouverture de compte en banque sans frais. Pour ne pas brider cette source de croissance, l’Etat adresse des signaux positifs : suppression du monopole bancaire sur les prêts rémunérés, appel à projets pour sélectionner 30 territoires collaboratifs expérimentaux, comme préconisé par le rapport parlementaire de Pascal Terrasse.
Sans former un nouveau modèle, l’économie collaborative s’affirme comme une facette supplémentaire de l’économie du XXIe siècle.