Le quotidien gratuit 20 Minutes a résilié son contrat avec de l’Agence France Presse après avoir vainement essayé de négocier à la baisse le prix de l’abonnement.
Depuis la fin du mois d’octobre, le quotidien gratuit 20 Minutes a rompu son abonnement à l’Agence France Presse (AFP). Une désaffection, qui petit à petit semble toucher les journaux gratuits et les titres de la presse quotidienne régionale (PQR).
Avant 20 Minutes, il y a eu la saga abonnement, désabonnement et réabonnement, de 2004 à 2005, du quotidien gratuit Metro. Une opération, que son président, Jean-Michel Arnaud, n’exclut pas de rééditer. Pour lui, l’agence de presse interne du groupe, Metro World News, qui reprend la production des différentes rédactions du titre à travers le monde, pourrait se substituer à l’Agence France Presse. « Nous n’avons rien contre l’AFP », estime le patron de Metro. Mais nous pensons tout simplement « que le rapport coût et valeur ajoutée n’est pas justifié ». Comme beaucoup d’autres, Jean-Pierre Bozo, PDG de 20 Minutes, a essayé de négocier le prix de l’abonnement à la baisse. Ce que reconnaît le directeur commercial de l’AFP, Erick Monjalous. Mais après plus de deux ans de discussions, rien n’a été possible. « Il y a six mois, 20 Minutes nous a demandé de conséquents rabais. Mais nous ne pouvions pas descendre en dessous d’un certain prix », a fait savoir le directeur commercial.
Le prix annuel d’un abonnement au fil de l’AFP s’élève en centaines de milliers d’euros, et est calculé en fonction de la diffusion des titres. Avec une diffusion avoisinant les 700 000 exemplaires par numéro, le leader des gratuits, 20 Minutes, comme d’ailleurs tous les autres titres gratuits, sont soumis à des prix élevés. Cela en raison de leur mode de distribution. La décision de 20 Minutes de se tourner vers l’autre fournisseur de services qu’est Reuters n’est pas du goût des rédacteurs du quotidien. Pour l’un d’entre eux, le fil de ce concurrent de l’AFP est « beaucoup plus léger ». Il laisse planer le doute en cas de « grosse actualité au moment du bouclage ». Erick Monjalous pense pour sa part que la résiliation de 20 Minutes est « un choix purement économique ». Un désabonnement du fil AFP qui n’est d’ailleurs pas une première.
Dans la PQR, la situation est, elle aussi, pas plus réjouissante. En 2009, plusieurs titres du groupe Hersant Média, dont la Provence, Nice Matin, Var Matin, Paris Normandie ou encore L’Union, s’étaient séparés de l’AFP. Là aussi, le prix des abonnements était en cause. Dans le contexte de crise de la presse écrite, de plus en plus de titres, gratuits ou de la PQR, chercheront des raisons de se libérer de l’AFP. Pour les gratuits, c’est la cherté de l’abonnement. Quant à la PQR, ne serait-ce pas parce qu’elle se cantonne de plus en plus sur l’actualité régionale ?